Village du Vimeu, Moyenneville eut beaucoup à souffrir de destructions en 1940 qui amputèrent l’église de sa belle flêche en pierre et détruisirent le château voisin qui conserve toutefois son imposante ferme-modèle édifiée par Parent au milieu du 19ème siècle.
Marguerite de Boubers, dame de Montchel et héritière de Moyenneville au début du 16ème siècle apporta la terre de Moyenneville dans la famille le Roy dans laquelle elle restera jusqu’en 1956, date de la mort de Guy, dernier marquis de Valanglart ; le château passa alors aux le Bègue de Germiny qui le possèdent encore aujourd’hui.
C’est généralement à René le Roy qu’on attribue la construction du château entre 1621 (date de son mariage avec René des Landes) et 1635 (date de sa mort).
Il s’agissait alors d’une construction en briques d’architecture assez simple composé d’un corps de logis aux façades dissymétriques encadré de gros pavillons prolongés sur les côtés par des ailes basses. L’ensemble était couvert de toits indépendants.
François, le petit-fils de René, épousa en 1668 Antoinette le Fort qui la terre de Quesnoy-sur-Airaines où le couple se fit construire un château et s’installa ; Quesnoy resta la résidence de leurs successeurs jusqu’à la fin de l’ancien régime.
François-Léonard le Roy de Valanglart émigra durant la révolution et ses biens furent saisis : ses châteaux de Quesnoy et d’Oissy furent alors rachetés par Louis Dottin (qui était alors la deuxième plus importante fortune du département) mais pas Moyenneville où habitaient ses soeurs.
Sous le second empire, Henri de Valanglart, alors qu’il faisait retracer le parc à l’anglaise projeta d’y reconstruire un nouvel édifice mais se résolut finalement à réorganiser les dépendances qui encombraient la cour du château (elles consistaient en deux longs corps de bâtiments qui bordaient la cour où se trouvait, à l’est, le château) : l’architecte Henri Parent fit construire, de de 1852 à 1857, une vaste ferme-modèle un peu plus au nord.
Après la mort d’Henri, Moyenneville fut délaissé pour les châteaux du Titre et de la Garenne.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, François le Bègue de Germiny qui avait hérité du domaine de Moyenneville, préféra raser les ruines du château, lourdement endommagé par les combats qui ravagèrent la commune en 1940 et le fit remplacer un modeste pavillon en briques.
Si de l’ancien parc il subiste encore quelques belles essences, on peut surtout toujours admirer, à proximité, l’impressionnante ferme-modèle de Parent, épargnée par les bombardements.
Elle s’organise autour d’une vaste cour avec au fond, face à un abreuvoir, le long corps d’habitation encadré de pavillons abritant des écuries. D’immenses bâtiments à usage d’étables et de granges bordent la cour ; ils sont couverts d’amples combles débordants agrémentés de lambrequins qui s’appuient sur d’élégants pignons chantournés à la flamande. Des bâtiments intermédiaires les prolongent, abritant, pour l’un un atelier, pour l’autre une laiterie.